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  • christopheruaults

Des morts bien vivants


On aime ou pas le style Ardisson. En revanche, on ne peut nier son talent pour inventer des concepts télé marquants, son parcours de producteur et d’animateur en témoigne. « Hôtel du temps », sa dernière création, nous le rappelle avec brio.


Comment revisiter intelligemment le genre « documentaire biographique sur des personnalités disparues » ? Eh bien, en allant interviewer le disparu lui-même pour qu’il nous commente sa vie depuis l’au-delà (jolie idée que cet "hôtel du temps" où résideraient pour l’éternité lesdites personnalités). Après celui consacré à Dalida l’an dernier, le 2e numéro était particulièrement convaincant, avec un Coluche bluffant. Grâce à l’intelligence artificielle (la technique du "deepfake" est parfaitement maîtrisée), la gestuelle du comédien Cédric Weber et la voix de l’imitateur Didier Gustin, on se prenait au jeu d’écouter le père des Restos nous raconter de vive voix le Café de la Gare, sa candidature à la présidentielle, Paul Lederman, la drogue, « Tchao Pantin » etc. (sans rien lui faire dire qu’il n’ait vraiment dit de son vivant). Un biopic avec supplément d’âme, émouvant même lorsque la mort du comédien est évoquée, le tout illustré par des archives bien choisies et une semblable exigence pour la forme (mise en scène originale, image léchée, éclairages soignés).


Coté audiences, ça n’a pas cartonné, loin de là (même si Coluche a fait légèrement mieux que Dalida). Il est donc peu probable que l’on puisse rendre visite au prochain pensionnaire prévu, Johnny. Dommage, l’homme en noir nous ressusciterait l’idole comme personne.


Ch.R.

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