L'intensité ne se mesure pas en décibels.
Nul besoin de parler fort pour être écouté.
Et l'énergie ne se mesure pas au nombre de mots à la minute.
Regardez comment Francis Huster a cueilli son auditoire lors de la récente cérémonie des Molières (au cours de laquelle on le récompensait d'un Molière d'honneur).
À des hommes et des femmes de théâtre, il parle de Molière (et très peu de lui, une telle humilité surprend de la part d'un comédien alors célébré pour l'ensemble de sa carrière). Quel meilleur sujet ce soir-là ?
Mais surtout, il s'adresse à ses pairs avec une sincérité touchante, qui fait la force de son discours (au point de laisser de côté celui qu'il avait pourtant préparé et sorti de sa poche).
Enfin, survient ce moment où l'orage éclate sans prévenir. La parole du comédien se met à résonner comme un coup de tonnerre pour démontrer que Molière était un auteur féministe avant l'heure. La salle est alors saisie par cette envolée, flamboyante et inattendue.
Souhaitons que Jean-Baptiste Poquelin, de là où il se trouve, ait pu profiter du vibrant hommage qui lui était rendu par un orateur inspiré.
Ch.R.
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