Pour le capitaine des Bleus, c’est non. Hugo Lloris ne compte pas porter de brassard aux couleurs LGBT pendant la coupe du monde de football au Qatar. Il l’a expliqué lors d’une conférence de presse à Clairefontaine : « Lorsqu'on accueille des étrangers en France, on a l'envie qu'ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture. J'en ferai de même lorsque j'irai au Qatar. On peut ne pas être d'accord avec ça, mais je montrerai du respect. » On rappellera que l’homosexualité est criminalisée au Qatar, les relations entre hommes étant passibles de 7 ans d’emprisonnement. La loi va même plus loin puisque la seule tentative de "séduction" peut vous envoyer passer 3 ans derrière les barreaux. Plus largement, toute allusion aux LGBT est bannie des médias qataris, en vertu d’une loi qui les considère comme une "atteinte à la morale".
Partant de là, on pensait bêtement pouvoir parler d’atteinte aux droits de l’homme, aux principes universels, eh bien on n’avait rien compris, car si l’on en croit le gardien des Bleus, il ne s’agit que de « culture ». Enfermer au Qatar un être humain pour son orientation sexuelle, c’est donc simplement l’équivalent du kilt en Écosse, de la paëlla en Espagne et du tango en Argentine. Et nous qui montions sur nos grands chevaux ! Merci Hugo de nous avoir ouvert les yeux. D’ailleurs, on se demande bien pourquoi l’UEFA a préconisé le port de ce brassard et pourquoi plusieurs pays européens dont l’Allemagne l’adopteront (la Mannschaft est même allée jusqu’à s’envoler pour le Qatar dans un avion aux couleurs de la diversité, ils sont vraiment prêts à tout pour se faire remarquer, ces Allemands).
Et puis, le capitaine de l’équipe de France n’est pas le seul à vouloir montrer son « respect » envers la « culture » qatarie : « Mon opinion personnelle rejoint celle du président de la FFF, Noël Le Graët, qui a recommandé à l'équipe de France de ne pas porter le brassard LGBT. » Noël Le Graët, accusé par plusieurs anciennes collaboratrices de les avoir harcelées sexuellement par SMS. Noël Le Graët, qui réagit en ces termes lorsqu’un journaliste de "Complément d’enquête" lui montre les images des appartements insalubres de la banlieue de Doha dans lesquels vivent les travailleurs immigrés du Mondial : « Il suffit d’un coup de peinture. » Alors évidemment, les persécutions des LGBT au Qatar, ça lui parle autant que le code du travail à Elon Musk.
Mais halte au mauvais esprit, les Bleus ont publié ce mardi sur les réseaux sociaux une tribune pour annoncer leur intention d’apporter un soutien financier à des ONG œuvrant « pour la protection des droits humains » et rappeler leur « attachement » au « refus de toute forme de discrimination » avant cette coupe du monde. Faute de plus de précisions (quelles ONG ?), ça n’engage à rien, mais l’honneur est sauf. Comme dirait Noël Le Graët, il suffit d’un coup de peinture. Et surtout, si ça peut éviter à Hugo de porter ce foutu brassard arc en ciel.
Ch.R.
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