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christopheruaults

Triste vendredi



Il revient et ce n’est pas une bonne nouvelle. Le Black Friday, une anomalie mortifère sur une planète qui crève de la surconsommation, une incongruité suicidaire. C’est « La Grande bouffe » de Marco Ferreri, l’orchestre qui joue sur le Titanic. On nous chante la sobriété sur tous les tons, on nous parle comme à des enfants, mais quand retentissent les sirènes du consumérisme, les voix se taisent et on nous lâche la main. Aucune campagne aux heures de grande écoute pour nous recommander de consommer avec modération. Entre deux pages de pub, avouez, ça ne manquerait pas de piquant ? « Je baisse, j’éteins, je décale », mais je continue d’acheter, comme avant, comme toujours, comme si on n’avait rien appris. Coupons le wifi, mais restons connectés, car après le Black Friday viendra le Cyber Monday. Et peu importe que nos achats aillent grossir un jour les décharges à ciel ouvert de Niamey ou de Conakry, l’Afrique n’est pas sous nos fenêtres. Prisonniers du super marché, à quoi bon résister ? Les promos auront toujours le dernier mot.


Sur ce thème, j’ai écrit la chanson « Consommatueur » :


Ce matin, à peine réveillé

La radio m’a dit « achetez ! » Puis j’ai allumé la télé Qui m’a chanté le même couplet


Mon téléphone aussi m’a dit D’aller dépenser mon argent De faire tourner l’économie De ne pas être un dissident


Je l’ai fait de gaité de cœur Ca contribue à mon bonheur Et si c’est bon pour le pays… La croissance ça n’a pas de prix


Pour l’écouter dans son intégralité, chantée par Nahel sur la scène des Trois Baudets https://lnkd.in/e44S2Yca


Ch.R.

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