Gloire à Chabat ! Pardonnez-moi, je m’emporte. Mais que voulez-vous, je suis client depuis toujours. Du membre des Nuls, du réalisateur de "Didier" et "Astérix et Obélix : mission Cléopâtre" (de loin le meilleur de tous les Astérix adaptés au cinéma et le plus fidèle à l’esprit de ses créateurs), du concepteur et présentateur de "Burger Quiz" aussi (le jeu le plus inventif et le plus drôle jamais vu à la télé). Eh bien me voilà prêt à renouveler ma cotisation au fan club après ce "Late" de très bonne facture, deux semaines durant, sur TF1. Les audiences n’ont pas été extraordinaires, certes, mais l’important n’est pas là (il paraît d’ailleurs que l’émission s’est rattrapée en replay). Non, l’essentiel, c’était d’y retrouver le Chabat qu’on aime, égal à lui-même, drôle, bienveillant, potache, visiblement très heureux de retrouver ses potes (Marina Foïs, Gérard Darmon, Maurice Barthélemy…) dans le seul et unique but de nous faire marrer. La complicité régnant au sein de cette bande fait vraiment plaisir à voir (nul doute que le regretté Bacri aurait été de la partie s’il n'était monté ronchonner là-haut).
L’ex-Nul a surtout l’immense qualité de ne jamais se prendre au sérieux. Preuve en fut l’interview désopilante (luttons pour la préservation des adjectifs en voie d’extinction) de Guillaume Canet, le réalisateur du prochain Astérix, devant qui Chabat se vante ostensiblement de sa propre adaptation de la BD de Goscinny et Uderzo, « un film culte », et de ses 14 millions d’entrées « qu’il sera très difficile de dépasser ». Autre moment jubilatoire quand son copain Edouard Baer fait mine de ne pas se rappeler avoir joué dans ce même Astérix (souvenez-vous, Otis), arguant qu’il tourne dans beaucoup de choses et qu’il les oublie ensuite. Alors oui, ce fut parfois un peu plus faiblard, un peu moins tenu, mais l’esprit Chabat régnait et c’était bien là le principal. Et puis, comment ne pas avoir la plus grande estime pour un type de 64 ans qui n’aime rien tant que de prononcer une phrase avec le mot "bite" dedans ?
Une dernière raison de plébisciter le présentateur-producteur-réalisateur-acteur Chabat ? La rancune tenace que lui voue Cyril Hanouna. Elle date de 2018, lorsque le roitelet de C8 avait exprimé publiquement son envie de participer à "Burger Quiz", avant de se prendre un vent. Vexé comme un pou, le petit chéri, et rancunier en plus. Au point de divulguer de fausses informations sur le coût du "Late" et le fait que les invités auraient été payés pour y participer. Si l’on considère qu’il faut aussi juger un homme à ses ennemis, voici Alain Chabat définitivement digne d’un culte. Mais pardon, je m’emporte.
Ch.R.
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